Descriptions Une journée dans la vie d'un raciste sympa Ebook gratuit
"Assis en face d’elle, je pouvais détailler tout à loisir l’insupportable perfection de ce corps qui bientôt serait à mon entière disposition. J’admirais cette somptueuse et longue chevelure blonde, cette peau merveilleusement blanche qui attestait de la noblesse indéniable de son ascendance. Les chiens ne vont pas avec les chats. Obéissant aux lois immuables du Grand Aimant, sa beauté parfaite appelait irrésistiblement la mienne. Eh ! Que pouvait-on contre la voix sublime de la Race ?
Mon sang bouillonnait, m’enjoignant impérieusement de m’unir sur-le-champ avec cette sublime représentante de la glorieuse souche aryenne, mais je devais refréner mon ardeur. Nous n’étions pas des animaux ou des hybrides primitifs. C’était l’heure où nos esprits devaient s’ouvrir l’un à l’autre. Enivré par le désir, mais toujours supérieurement lucide et civilisé, je répondis alors franchement et sans détours à ses nombreuses questions, n’hésitant pas à mettre mon âme à nu.
Je me trouvais enfin face à quelqu’un d’assez intelligent pour partager mes vues sur le monde. Je dois admettre que j’en étais le premier étonné, non sans raison. D’habitude on se moquait de moi, me traitant des pires noms. Elle était différente. Lorsque, abordant un sujet délicat, j’émis l’idée que le travail était plus qu’un droit pour la femme, mais un devoir ( !) , elle m’approuva ; Lorsque je poursuivis, expliquant que le travail devait être l’apanage de la femme… elle m’applaudit, ce qui ne manqua pas de m’encourager à poursuivre et à me livrer plus encore. Elle acceptait avec enthousiasme l’idée que la véritable place de la femme était au foyer, qu’elle devait une obéissance inconditionnelle à son époux ou compagnon dont la tâche était de se consacrer aux activités plus hautes telles que la lutte, la création artistique ou la contemplation. Plus je parlais, plus elle s’épanouissait. L’euthanasie obligatoire pour les vieillards périmés et les handicapés, la stérilisation des pauvres surnuméraires et des hommes et femmes atteints de tares physiques héréditaires ( cheveux frisés, yeux bridés, taux de mélanine anormalement élevé), elle convenait, opinait, approuvait tout, de plus en plus extatique. Ce n’était pas pour rien qu’on m’avait surnommé « Anti-Anti ». J’étais contre tout ! Anticlérical, anti-homosexuels, anti-travail, anti-flics, anti-avortement et j’en passe car notre temps est précieux. Si tout était pourri, il fallait tout jeter et recommencer, telle était ma conclusion. Le lecteur aura compris que le libre-penseur que je suis, est un radical convaincu. Et diablement convaincant, vu l’admiration que je lisais dans les yeux attentifs de mon hôtesse. Cette lueur qui brillait au fond de l’azur de ses adorables mirettes m’inspirait de grandes et nobles choses. Je l’interprétais comme la manifestation du désir qui grondait dans ses reins galvanisés par la proximité d’un parangon génétique tel que votre Serviteur. "
Haïssez , aimez et riez en partageant une journée ( pas comme les autres) dans la peau d'un raciste décomplexé.
Dans ce récit mené tambour battant, l'auteur de "La vie asexuée de Virginie T" nous offre une comédie grinçante pleine de second degré où le portrait au vitriol d'une certaine France apparaît brûlant d'actualité, surtout en cette période de troubles identitaires.
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"Assis en face d’elle, je pouvais détailler tout à loisir l’insupportable perfection de ce corps qui bientôt serait à mon entière disposition. J’admirais cette somptueuse et longue chevelure blonde, cette peau merveilleusement blanche qui attestait de la noblesse indéniable de son ascendance. Les chiens ne vont pas avec les chats. Obéissant aux lois immuables du Grand Aimant, sa beauté parfaite appelait irrésistiblement la mienne. Eh ! Que pouvait-on contre la voix sublime de la Race ?
Mon sang bouillonnait, m’enjoignant impérieusement de m’unir sur-le-champ avec cette sublime représentante de la glorieuse souche aryenne, mais je devais refréner mon ardeur. Nous n’étions pas des animaux ou des hybrides primitifs. C’était l’heure où nos esprits devaient s’ouvrir l’un à l’autre. Enivré par le désir, mais toujours supérieurement lucide et civilisé, je répondis alors franchement et sans détours à ses nombreuses questions, n’hésitant pas à mettre mon âme à nu.
Je me trouvais enfin face à quelqu’un d’assez intelligent pour partager mes vues sur le monde. Je dois admettre que j’en étais le premier étonné, non sans raison. D’habitude on se moquait de moi, me traitant des pires noms. Elle était différente. Lorsque, abordant un sujet délicat, j’émis l’idée que le travail était plus qu’un droit pour la femme, mais un devoir ( !) , elle m’approuva ; Lorsque je poursuivis, expliquant que le travail devait être l’apanage de la femme… elle m’applaudit, ce qui ne manqua pas de m’encourager à poursuivre et à me livrer plus encore. Elle acceptait avec enthousiasme l’idée que la véritable place de la femme était au foyer, qu’elle devait une obéissance inconditionnelle à son époux ou compagnon dont la tâche était de se consacrer aux activités plus hautes telles que la lutte, la création artistique ou la contemplation. Plus je parlais, plus elle s’épanouissait. L’euthanasie obligatoire pour les vieillards périmés et les handicapés, la stérilisation des pauvres surnuméraires et des hommes et femmes atteints de tares physiques héréditaires ( cheveux frisés, yeux bridés, taux de mélanine anormalement élevé), elle convenait, opinait, approuvait tout, de plus en plus extatique. Ce n’était pas pour rien qu’on m’avait surnommé « Anti-Anti ». J’étais contre tout ! Anticlérical, anti-homosexuels, anti-travail, anti-flics, anti-avortement et j’en passe car notre temps est précieux. Si tout était pourri, il fallait tout jeter et recommencer, telle était ma conclusion. Le lecteur aura compris que le libre-penseur que je suis, est un radical convaincu. Et diablement convaincant, vu l’admiration que je lisais dans les yeux attentifs de mon hôtesse. Cette lueur qui brillait au fond de l’azur de ses adorables mirettes m’inspirait de grandes et nobles choses. Je l’interprétais comme la manifestation du désir qui grondait dans ses reins galvanisés par la proximité d’un parangon génétique tel que votre Serviteur. "
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